Zambie-RDC : Le nul logique

Groupe B

1ère journée/1er match (1-1)

 Zambiens et Congolais ont disputé une rencontre à armes égales avec des systèmes de jeu similaires.

Les deux équipes se neutralisent après un match timide. (Photo: site de la CAF)

Ils sont voisins, mais les rencontres au sommet entre ces deux pays ne sont pas légion. Leur dernière confrontation remonte en 2009, lors du tournoi qualificatif pour le Championnat d'Afrique des Nations. La RDC s'y était imposée (2-1). Les éliminatoires de cette CAN ont été particulièrement difficiles pour la RDC, repêchée comme meilleur troisième. La Zambie est quant à elle bien loin des étoiles de 2012, année de ce premier titre glané sous la coupe de Hervé Renard, aujourd'hui entraîneur de la Côte d'Ivoire. Que leur passé glorieux soit plus ancien ou assez récent, les deux équipes ont fait peau neuve et veulent s'affirmer.

De la familiarité observée dans ces deux compositions. Plusieurs joueurs des deux camps évoluent au TP Mazembe. C'est le cas du Zambien Singuluma, placé en position d'attaquant aux côtés de Mayuka. Kennedy Mweene, le brillant gardien zambien est supporté par une charnière centrale constituée de Sunzu et Mtonga. Le sélectionneur congolais de la RDC (unique entraîneur africain du tournoi) se repose sur son pilier, Robert Kidiaba, gardien mythique du TP Mazembe, 39 ans, à sa dernière coupe d'Afrique des Nations. L'attaque congolaise privée de Trésor Mputu, hérite en pointe de Dieumerci Mbokani, épaulé dans ce 4-3-3 par Bolasie et Mubele.

Il ne fallait surtout pas être en retard dans ce match d'ouverture du Groupe B, car la Zambie n'est pas d'humeur à perdre du temps. Dès la première minute de jeu, la RDC entame la rencontre dans la panique totale. Sur la première action zambienne Kidiaba renvoie la balle dans l'axe. La sanction est irréversible. Singuluma, son coéquipier du TP Mazembe la remet dans son petit filet gauche. Un angle totalement libéré s'ouvre à lui (image 1). On se retrouve alors dans un scénario familier aux ouvertures de score rapide: une équipe qui protège son but et une autre qui a peur de se lancer en contre trop tôt en libérant des espaces pour s'exposer aussitôt à l'alourdissement du score. En bref, un rythme au petit trot, avec un long, très long round d'observation. En première période, la RDC perd la bataille du milieu de terrain: Mulumbu, Mbemba et Kage sont apathiques dans leur organisation technique, favorisant le surnombre zambien dans le camp congolais.

(Image 1: Kidiaba surprend tout le monde avec cette frappe dans l'axe et cette sortie imprudente. L'angle se libère au petit filet pour Singuluma.)

La deuxième période commence comme elle s'est achevée, sous le score de (1-0) en faveur de la Zambie. Les minutes se suivent et se ressemblent pour la RDC. Les passes sont brouillonnes et n'atteignent pas leur principale cible: Dieumerci Mbokani. Les mauvais positionnement de l'attaquant sont à incriminer. Du coup, l'équipe de Florent Ibenge, battue au milieu, opte pour des avancées latérales. Et ça marche. A la 65e min, Mabwati, le nouvel entrant, récupère la balle côté droit, rentre dans la surface de réparation et centre en retrait pour Bolasie. Sa frappe du droit imparable scelle l'égalisation congolaise (image 2). 

(Image 2: Les défenseurs zambiens mal positionnés dans leur surface, laissent une large ouverture à Bolasie pour ajuster sa frappe.)

Le score de parité (1-1) sanctionne ce match haché entre deux équipes au potentiel offensif énorme, mais maladroites sur bon nombre d'occasions.

Burkina Faso-Gabon : Les Panthères prennent la tête

Groupe A 
1ère journée/2e match (0-2)

 Pour ces retrouvailles entre Gabonais et Burkinabés, les sélectionneurs des deux équipes misent sur des schémas axés sur la défense.

Des retrouvailles pour commencer. (Photo: site Internet CAF)

L'avantage psychologique est pour le Gabon dans cette deuxième rencontre du Groupe A. Durant les qualifications, les deux équipes ont évolué dans la même poule, les Gabonais terminant en tête. Au match-aller à Libreville, les Panthères se sont imposées (2-0) et ont négocié le nul (1-1) à Ouagadougou. Finaliste il y a deux ans, le Burkina Faso a épuisé l'effet de surprise, mais veut confirmer ses performances en s'appuyant sur des hommes comme Jonathan Pitroipa ou Alain Traoré. En face, le Gabon signe son retour après avoir manqué l'édition 2013. Arrivés aux quarts de finale en 2012, les joueurs de Jorge Costa ont l'intention d'aller plus loin, et se reposent sur leur capitaine, Pierre-Emerick Aubameyang.

Le schéma tactique du Gabon présente un 4-1-4-1 (proche du 4-4-2, ce système a été utilisé par Arsene Wenger en 2006, lors de la belle épopée d'Arsenal en Ligue des champions). Poko jouera la toupille entre la défense et le milieu. En attaque, Evouna en pointe est soutenu sur les côtés par Aubameyang et Bulot. Paul Put, le sélectionneur belge du Burkina Faso reste fidèle au 4-4-2 classique, avec la doublette Pitroipa-Traoré en avant-poste.

La rencontre démarre sur les chapeaux de roues. Les Gabonais mettent énormément de vitesse sur les côtés. A gauche, Pierre-Emerick Aubameyang avec ses qualités techniques toujours impressionnantes, se démarque bien plus qu'Evouna, pourtant en pointe de cette attaque des Panthères. La défense burkinabé est prise au dépourvu sur plusieurs actions. Dans leur camp, les joueurs de Paul Put, pourtant en supériorité numérique sur la majorité des actions (image 1), ne réussissent jamais à prendre le dessus sur les Gabonais. Sur une action qui semblait pourtant anodine, le Gabon ouvre le score à la 19e min. Aubameyang reçoit la passe en profondeur de Madinda, prend de vitesse les défenseurs burkinabés dans l'axe, bute sur le gardien au premier essai, et marque en deuxième intention (image 2).

 (Image 1: Les Burkinabés en supériorité numérique sont dominés dans leur camp par la vitesse des Gabonais.)

(Image 2: Illustration de la détresse du Burkina Faso et du manque de rigueur défensif. Aubameyang, jamais marqué, a tout le temps de s'y prendre par deux fois pour mettre le ballon au fond des filets.)

A la pause les deux équipes se séparent sur le score de (0-1). La deuxième mi-temps offre une équipe gabonaise moins active que sur la première période, même si des débarquements rapides sont toujours amenés par Aubameyang et Bulot sur les flancs. Le Burkina Faso se ressaisit au fil des minutes, mais les contre-attaques sont beaucoup trop lentes. Pitroipa se retrouve constamment en position de hors-jeu, les balles tardant à lui parvenir dans l'axe (image 3). A la 66e min, Bance fait son entrée à la place de Zongo. Capable de s'arracher pour récupérer des ballons et mener des contre-attaques, il anime le jeu burkinabé pendant quelques minutes. Mais ce sont les Gabonais qui se réveillent plutôt. A la 72e min, comme souvent dans ce match, c'est Aubameyang qui lance l'assaut côté gauche, décale sur la droite pour Bulot qui centre pour la tête d'Evouna. Le gardien burkinabé, Sanou est battu pour la deuxième fois (image 4).

(Image 3: La défense gabonaise est surprise par cette incursion des Burkinabés. Pitroipa à la limite du hors-jeu conclura l'action en butant sur Ovono.)

(Image 4: Complicité entre Aubameyang et Bulot à l'origine du deuxième but, pour une conclusion de la tête d'Evouna.)

Après ce break gabonais, la révolte est sonnée côté Etalons. On s'essaye, comme sur cette frappe de Bance à la 81e min. Rien n'y fait, le Burkina est battu (0-2). Le Burkina Faso a montré des éclats mais est restée battue de vitesse. Le Gabon prend la tête du Groupe A à l'issue de cette première journée.

Guinée Equatoriale - Congo : Mise en bouche tactique

Groupe A 

1ère journée/1er match (1-1)

 Des fins techniciens s'opposent. Le Français Claude Le Roy et l'Argentin Esteban Becker. Tous les deux ont fait le choix du 4-4-2.

 Difficiles débuts pour Equato-Guinéens et Congolais. (Photo: site de la CAF)

Cette entrée en matière de la Coupe d'Afrique des Nations 2015 est un affrontement rarissime. Equato-Guinéens et Congolais se sont croisés deux fois dans toute leur histoire. C'était lors des éliminatoires en 2001. Le Congo a remporté ces deux confrontations. La Guinée équatoriale revient de loin. Repêché pour accueillir la compétition, le Nzalang Nacional s'est vu abandonner par son entraîneur quelques jours avant le début de la compétition. Un miracle n'est pas vraiment attendu du nouveau sélectionneur, Esteban Becker, qui en secret rêve sans doute de faire mieux, sinon aussi bien que lors de l'édition 2012 organisée à domicile - ils avaient été sortis en quarts de finale. Le Congo retrouve quant à lui la CAN après 15 ans. Quelle que soit le camp, le retour à la compétition est à consommer avec dévotion dans une poule où tout est possible.

Sur le plan tactique, Esteban Becker entame cette compétition avec un 4-4-2. Autour de Balboa et Nsue en attaque, gravitent Edu à gauche et Boula à droite pour offrir de la rapidité sur les côtés et créer des espaces. Claude Le Roy a choisi le même système, mettant en exergue deux récupérateurs, Oniangue et Ndinga, et deux attaquants: Bifouma et Doré.

La première mi-temps s'ouvre avec une bonne circulation de balle pour les Equato-Guinéens. La charnière congolaise est testée sans arrêt avec de longs ballons balancés vers l'avant par les latéraux équato-guinéens. Comme sur cette frappe d'Edu, qui a vu le gardien légèrement avancé. L'ouverture du score ne tarde pas à arriver. A la 16e minute, sur le côté gauche, Kike Boula efface son adversaire d'un petit pont, et délivre une passe à Emilio Nsue entre les défenseurs congolais trop attentistes (image 1). Du pied droit, en première intention, Nsue ouvre le score. Le résultat à la pause est de 1-0 en faveur de la Guinée équatoriale plus agressive, plus technique et portée par son public.

(Image 1: Les défenseurs congolais attirés sur le côté par la rapidité de Kike, sont dépassés par l'incursion de Nsue qui n'a d'autre choix que la frappe.)

En deuxième période, les assauts répétés sont plutôt congolais. Les espaces délivrés par les milieux équatos sont exploités au maximum par leurs vis-à-vis congolais, très présents dans la récupération. Le placement de la défense du Nzalang Nacional, en oblique à l'entrée de leur moitié de terrain, permet de presser les Congolais plus haut, étouffant les assauts de Thievy Bifouma et compagnie. La balle se gère tout aussi plus haut par les hommes d'Esteban Becker, ce qui offre à Nsue la possibilité de lober Mafoumbi, le portier congolais, après une passe en profondeur de 25 mètres de Balboa (74e min). L'arbitre signale un hors-jeu. Le Congo plus présent physiquement, est sauvé à plusieurs reprises par des parades impressionnantes de son gardien de but. Malonga, entré en jeu à la place de Doré, se lance sur le côté droit et offre une passe à Bifouma. 

(Image 2: Une large ouverture s'ouvre pour Malonga qui a deux options: la passe dans la profondeur ou la poursuite de course sur le flanc. Il choisit la première option pour l'égalisation de Bifouma.)

La première rencontre de la Coupe d'Afrique des Nations se conclut avec un score nul (1-1). Les Equato-Guinéens dominateurs en première période ont été supplantés en deuxième mi-temps par des Congolais athlétiques.

L'Afrique du foot est là !

La 30e édition de la Coupe d'Afrique des Nations ouvre le bal ce samedi 17 janvier 2015. La Guinée équatoriale accueille la compétition au pied levé, après le désistement du Maroc. C'est dans quatre stades de ce pays d'Afrique centrale que s'écrira l'histoire de cette CAN 2015: Bata, Malabo, Ebebiyin et Mongomo. 12 équipes prétendent à la succession du Nigeria. Le champion en titre est absent... Le Cameroun et le Ghana ont dans leur escarcelle le plus grand nombre de trophées: quatre titres en tout et rêve d'un cinquième sacre pour se rapprocher un peu plus de l'Egypte (sept titres). Mais cela ne fait pas d'eux les favoris. L'Algérie, récemment désignée meilleure équipe africaine de l'année 2014 par la FIFA, après un parcours remarqué en Coupe du monde, est très attendue. Le 8 février prochain, plus de place aux supputations. Pour l'heure, l'analyse des rencontres, avec l’œil sur le dispositif tactique de chaque sélection, est à retrouver sur Afro Foot.

Image: Reuters/Rogan Ward

Poules de la Coupe d'Afrique des Nations 2015

Groupe A (Bata)	Groupe B (Ebebiyin)	Groupe C (Mongomo)	Groupe D (Malabo)
Guinée Equatoriale	Zambie	Ghana	Côte d’Ivoire
Burkina Faso	Tunisie	Algérie	Mali
Gabon	Cap Vert	Afrique du Sud	Cameroun
Congo	République démocratique du Congo	Sénégal	Guinée